La Mini Transat 2e étape – Le journal de bord

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Samedi 2 nov.

«Le départ a été très agité, nous avons eu des rafales à plus de 30 nœuds. Dans la flotte, il y a eu beaucoup de dégâts. Nous restons prudents. Bon, on a quand même tenté d’envoyer le SPI ce matin, mais à plus de 20 nœuds, c’est trop limite.
Les filles sont malades, mais soyez rassurés, nous nous occupons d’elles, elles vont rapidement être sur pied.
Les premiers ministes vont très vite ils nous ont mis 50 milles en 12h : quelle course.»

Dimanche 3 nov.

« Des bonnes nouvelles ce matin , les filles sont en forme et les manœuvres sont de mieux en mieux assimilées par tout le monde : tout baigne sur Océan Dentiste✌️. »

Lundi 4 nov.

« Nous venons de croiser le class 40 d’Aymeric le Chapelier sur la Jacques Vabre.»

Mardi 5 nov.

« Le réveil à bord fut physique, nous avons décidé d’envoyer le SPI par 25 noeuds mais malheureusement les conditions sont encore trop musclées et ça ne l’a pas fait … Après 2 à 3 surfs à plus de 20nd, nous avons préféré affaler. Nous avions pourtant mis 2 ris. Il est vraiment grand ce SPI… ! Résultat, nous nous ralentissons et à ce rythme, nous ne sommes pas prêts de rattraper les 1er mini qui ne lâchent rien en mode course!! Chacun ses objectifs! Nous c’est arriver entier avec un bateau en parfait état pour notre mission dans les écoles!

Pour le reste,  tout va bien, Inès a cuisiné du pain, à défaut de cuisiner notre pêche . Pour ce point, on a bonne espoir de pêcher une belle dorade avant l’arrivée.»

Mercredi 6 nov.

« Bonjour la terre, nos réglages ce sont affinés et le vent est un peu plus faible. Nous nous lançons maintenant à la poursuite des premiers coureurs. »

Jeudi 7 nov.

Ils continuent leur route cap sur la Martinique, chacun trouve sa place à bord et à chaque problème, sa solution …même quand en pleine nuit le SPI est bloqué.

« La seule solution était de monter au mât pour débloquer tout ça. On préparait l’opération du mieux qu’on pouvait. Léa et Ines fixaient la partie pendante du spi au trampoline avec des rabans, je tenais le reste pour essayer de stabiliser la chaussette au max. Le Gabi enfile le baudrier et se faisait hisser par Thibault, on lui envoie des outils pour qu’il puisse faire tomber le spi, mais impossible. »
Petite nuit pour l’équipe, mais bon, un petit pic d’adrénaline et c’est reparti. » Paul Granier

Vendredi 8 nov.

« Depuis la nuit dernière, le vent perd en constance. Sous les grains, le vent monte fort ou descend bas. On voyait les masses nuageuses arriver de loin, ça nous laissait le temps d’anticiper à chaque fois. C’est assez incroyable comme la moindre variation de paysage est mise en valeur ici, on ne voit plus qu’elle.
L’après-midi, les conditions s’amélioraient… » Paul

Samedi 9 Nov.

« Le bateau avançait bien cette nuit, ce qui nous a permis de rattraper les bateaux n°850 et le n°887. Trois bateaux qui se croisent en plein milieu de l’atlantique, ça se fête quand même :
Tout le monde annonçait les records de vitesse, ils ont fait des pointes à environ 21 nœuds ! Roll My Chicken nous disait avoir perdu les données de son aérien, rendant l’utilisation de son pilote auto compliquée. On faisait part à Ben de nos échecs de pêcheurs… Les deux ministes étaient maintenant visible à l’œil. On décidait de garder notre cap et de se laisser rattraper par le 887. Mais pas si facile, le bateau avance et ne demande que ça. Nous avons donc roulé le gennaker. Gabriel montait (encore) au mât pour faire des images de nos ministes.
Thibault est allergique quand le bateau ralenti, il reprit donc la barre pour nous faire gagner en vitesse, sous grand spi. ». Paul

Lundi 11 Novembre : Gris

« Le quart d’Inès et Jean (le pire à mes yeux) fut mouvementé dans cette nuit de dimanche à lundi. Vers 3h30 un gros grain  approchant, ils anticipaient bien et affalaient le spi. Manœuvre qui s’est avérée inutile ils décidaient de renvoyer dans la foulée. Inès patouillait dans l’écoute de spi et le winch, manquant de se bloquer la main. Petite frayeur pour Jean Paternel.

À l’empannage qui suivait, le duo faisait appel à Thibault. Dans l’obscurité du large, Thibault se prenait les pieds dans le BIB, au niveau du couteau. Il chutait, et se scalpait le tibia. On perdait le couteau.
Mine de rien, on se casse la margoulette assez souvent à l’avant. Mais le trampoline est là pour amortir habituellement. Pas de chance Thibault.

La réparation de la veille sur la barre s’est desserrée, mais sans perte des rondelles si finement sciées. Il ne fallait que redonner deux coups de clé de 15.

Tout est gris aujourd’hui. Le ciel gris. La mer gris. Les voiles gris. Castor gris. Par ce temps maussade personne ne nous verrait de loin, et nous ne verrions personne. Le vent un peu capricieux, nous sécurisions le navire en arisant la grand-voile. Alternant spi et gennaker, et en veillant au grain toute la journée. À midi c’était toujours gris mais c’était beau toujours.

Ça fait réfléchir, ça fait penser, ou ça fait lire. Souvent des choses qu’on ne lirait jamais autre part. Et puis ça fait dormir.
Le sommeil est étrange ici. Chacun son rythme de repos, en conséquence de nos quatre heures respectives de veillées nocturne, probablement.

Mon rythme à moi me plait, suffit juste d’aller dormir quand on est encore en forme. Souvent donc. L’ennuie ne se ressent pas tant finalement! »  Paul

Jeudi 13 Novembre: Douche Océan

« En début d’après-midi de nouveaux grains nous menaçaient, leur vitesse changeante nous forçait à envoyer le gennaker. Cette voile s’enroule facilement et nous permet de réduire au dernier moment tout en restant bien toilé. La force du vent changeait et sa direction aussi, parfois à notre avantage parfois non, et nous faisait nous éloigner de la route directe. En début d’après-midi le responsable du vent merdait grave. Nous voyant ainsi tanqués à 2 nœuds, hésitant presque à se baigner. Ce calme plat lançait un mouvement de paresse à bord. Vite interrompu par : « un poisson !!! » La traine qui se tend, des à-coups qui font résonner Castor. Jean qui était dehors se saisi rapidement du fil de pêche commence à tirer pour ramener la prise et.. clac. Fil qui casse. C’était visiblement du gros. On était tous un peu déçu
Le soir venu on prenait notre quart avec Gabriel. Somnolent, je l’aidais retirer le ris de la grand-voile puis quelques minutes plus tard l’aidais à le reprendre. Fatigué, je le laissais s’occuper de Castor pour la dernière heure. Trois heures plus tard Inès me tapait sur l’épaule pour que je les aide à affaler le spi. À la bonne heure, frais comme un gardon on affalait ça et renvoyions le gennak rapidement. Les manœuvres se fluidifient. On connaît maintenant bien le bateau et chacun cerne les taches pour que tout tourne bien. Personne ne rechigne. C’est agréable, et cool de manœuvrer sur Castor. L’équipage est bien et ça fonctionne à bord. Jean et Thibault nous apportent leur expérience, chacun à leur manière. Ça file droit. » Paul

Samedi 16 Novembre : Pétole

« Réveil au petit matin avec un banc de dauphins qui venaient lécher les coques de Castor. Une bonne dizaines de cétacés nous escortaient pendant une demie heure. Après ce doux réveil, Gabriel avalait ses deux cafés et se mettait en mode tornade. Envoyage de toutes les voiles si il faut, ménage, cuisine, rangement.. La pétole lui tourne la tête. Après déjeuner et dans un calme plat : baignade. Première fois depuis quinze jours complet qu’on quittait les pieds du bateau ! Les quatre mille mètres de fond était un peu effrayants mais pas déplaisants. Ce bain restera dans les mémoires. On était toujours seuls et pas de concurrents en ligne de mire. On remettait les voiles avec un peu de moteur. Après l’apéro trampo on arrivait quand même à établir un contact VHF avec Violette. Elle avait une bonne voix, on discutait et prenions des nouvelles du Régleur Fou avec qui elle régatait depuis plusieurs jours. Elle semblait avoir bien parlé avec lui lors de leur longs bord partagés et nous assurait qu’il l’avait bien fait réfléchir sur son avenir. La nuit venait et on prenait notre quart. Après une voie lactée accompagnée d’un festival d’étoiles filantes on profitait de nouveaux grains qui faisait apparaître un arc en ciel blanc, nocturne. » Paul

19 Novembre : ARRIVÉE EN MARTINIQUE

Terre!!!

Après 16 jours et 15 nuits, les 2700 milles séparant les Canaries de la Martinique ont été dévorés par le Catamaran océan dentiste ! L’équipage est arrivé à 15h UTC.

Étrange sensation que de marcher sur la terre ferme. L’équipe se remet de ses émotions, des paysages merveilleux et des moments de stress qui ont jonchés la traversée.
Ils vont pouvoirs goûter aux joies de l’ambiance locale avant le début des opérations de prévention les prochains jours !
Au top!!